Les systèmes d'habillement au niveau de la Propreté technique

Dans les salles propres, l'homme joue un rôle majeur en tant que source de contamination [1]. Cette influence ne doit pas non plus être sous-estimée dans les zones de propreté contrôlées de l'industrie automobile [2]. Le personnel peut introduire des contaminations critiques, en partie significatives au niveau de la fonction ou de la sécurité, non seulement pour la production, mais aussi pour le produit final. Dans les salles propres comme dans les zones de propreté contrôlées, un système d'habillement correctement choisi, adapté au processus et à ses spécifications, contribue de manière significative à éviter ces contaminations. Jusqu'à présent, il n'existait ni méthode de mesure, ni données à ce sujet.
 

Lacune comblée au niveau de la recherche 

Des études avec une cabine d'essai Body-Box sont menées dans le département de Recherche et Développement propre de Dastex depuis 2004 [3]. Elles sont réalisées pour des questions internes ou en réponse à des demandes de clients. Jusqu'à présent, l'accent a été mis sur une plage de tailles de particules ≥ 0,5 μm à ≥ 10 μm (conformément à la norme DIN EN ISO 14644) et, dans certaines études, sur l'enregistrement du nombre de bactéries à l'aide d'un compteur BioTrak et d'autres compteurs bactériens (conformément aux directives GMP). La méthode désormais introduite en coopération avec la société CleanControlling GmbH étend la plage de tailles des particules vers le haut jusqu'à une taille de particule ≥ 3 000 μm, comblant ainsi une lacune au niveau de la recherche. La méthode de mesure Body-Box pour le domaine de la Propreté technique selon le Volume 19 de la VDA a été mise en œuvre avec succès dans une première étude. Les résultats montrent clairement quels systèmes de vêtements de salle propre doivent être utilisés dans le domaine de la Propreté technique.

Dans le cadre de la première étude réalisée avec la nouvelle méthode de mesure intégrée, une étude comparative de différents concepts de vêtements a été effectuée (cf. tableau). En outre, pour deux des systèmes de vêtements, une comparaison a été faite entre des vêtements extérieurs neufs et des vêtements extérieurs décontaminés 60 fois.

Pour la blouse, on a délibérément choisi un textile de salle propre recommandé pour les classes de propreté de l'air EN ISO 14644-1 4 et moins, et pour la combinaison (overall), un tissu de salle propre pour les classes 8 + 9. L'objectif est de montrer comment se comporte une combinaison offrant un meilleur confort de port par rapport à une blouse de laboratoire offrant une meilleure efficacité de filtration. L'étude montrera l'influence que la forme de la coupe peut avoir sur la propreté. L'étude montrera également comment les vêtements intermédiaires de salle propre, lorsqu'ils sont portés sous une blouse de laboratoire au lieu de vêtements de ville, peuvent influer sur le degré de risque de contamination.

Résultats

Les résultats de l'étude : Le simple fait de porter une blouse de laboratoire par-dessus des vêtements de ville n'est pas suffisant. Bien que l'on obtienne une réduction de 63 % pour l'ensemble de la gamme de tailles de particules, les grosses particules tombent tout simplement du bas de la blouse. Cela explique l'amélioration de seulement 4 à 17 %, respectivement dans les plages de tailles de particules > 100 µm et > 400 µm. Si le vêtement de ville est remplacé par un vêtement intermédiaire de salle propre, on obtient une réduction nettement plus élevée, allant jusqu'à 99 %. Une réduction tout aussi bonne du nombre de particules est obtenue lorsqu'une combinaison faite avec le tissu ION-NOSTAT LS Light 125.2 est portée par-dessus le vêtement de ville. Avec ce très faible nombre de particules, on ne peut pas dire lequel des deux systèmes de vêtements est le "meilleur". Ils donnent tous deux de très bons résultats. Le choix du système à utiliser dans la production respective dépend d'autres facteurs, notamment du processus.

Comme l'illustre le classement des systèmes d'habillement (cf. photo), avec 0 - 6 particules/minute (en fonction de la plage de tailles des particules), le moins de particules a été détecté lors de l'utilisation d'une blouse de laboratoire en ION-NOSTAT VI.2 en combinaison avec un sous-vêtement de salle propre. Ces valeurs sont suivies de près par celles de l'ensemble ION-NOSTAT LS Light 125.2 avec 5 -48 particules/minute (selon la gamme de tailles des particules). En même temps, le textile offre un très grand confort de port. Comme prévu, les vêtements de ville émettent le plus de particules, respectivement avec 59 et 198 particules/minute. Il convient de préciser qu'il s'agissait d'un jogging en coton fraîchement lavé, porté uniquement dans la Body-Box. Avec des vêtements de ville normaux, il faut s'attendre à un niveau de contamination particulaire nettement plus élevé. Ici, s'ajoutent la saleté de la rue, la contamination, par exemple par les animaux domestiques, et bien d'autres. Toutes ces particules tombent du bas de la blouse de laboratoire, c'est pourquoi les valeurs de particules des vêtements de ville + blouse de laboratoire sont élevées, de l'ordre de 32 à 165 particules/minute, et ce malgré le tissu de salle propre de haute qualité ION-NOSTAT VI.2. Les contaminants qui tombent ne se déposent pas automatiquement sur le sol et n'y restent certainement pas immobiles. Selon le type de particule, les particules restent longtemps en suspension dans l'air. En raison des mouvements, tels que les déplacements du personnel, les flux d'air, etc., les particules sont remuées avec les flux d'air et peuvent se déposer sur les zones de travail et donc sur les produits. L'utilisation d'une version vêtements de ville-plus-blouse de laboratoire est donc fortement déconseillée au-delà d'un certain niveau de propreté requis.

Conclusion et perspectives

Les résultats actuels de la première étude montrent clairement quels systèmes de vêtements doivent être choisis pour quels domaines. Ils montrent également l'influence du tissu et l'influence de la forme de la coupe sur la propreté. Selon la manière dont les exigences individuelles ont été spécifiées, différents systèmes de vêtements peuvent maîtriser la source de contamination humaine dans la salle propre et la zone de propreté technique.

La méthode de mesure introduite comble la lacune précédente et permet ainsi la détermination pratique des valeurs de particules d'une taille ≥ 3000 µm. La méthode de mesure utilisée ne donne pas seulement lieu à une évaluation quantitative, mais peut également être décomposée en types de particules individuels,  si nécessaire et approprié. Au cas où un utilisateur déciderait de mener une étude avec des vêtements déjà portés en production, des conclusions pourraient être tirées sur l'élimination des particules métalliques par la décontamination. Il est tout à fait concevable que les particules métalliques adhèrent aux fibres et ne soient éliminées que par les mouvements de l'employé. Une étude correspondante pourrait, par exemple, être utilisée pour définir les cycles de port maximum ou, si nécessaire, pour optimiser le système de vêtements dans les zones les plus sollicitées.

Références

[1] Moschner, C. (2010). Kontaminationsquelle Mensch – Partikelemissionen durch den Menschen. ReinRaumTechnik, 01, 30-33
[2] Verband der Automobilindustrie e. V. (2010). Qualitätsmanagement in der Automobilindustrie – Band 19 Teil 2 Technische Sauberkeit in der Montage
[3] Moschner, C. & von Kahlden, T. (2004). Body-Box-Test: Eine Testmethode auf dem Prüfstand. ReinRaumTechnik, 02, 38-39

Alina Kopp, Carsten Moschner, Volker Burger

Les auteurs tiennent à remercier Jonas Jost pour avoir effectué les mesures dans le cadre de son mémoire de licence à l'École supérieure d'Albstadt-Sigmaringen, Faculté des Sciences de la vie (Allemagne).